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EDITO SEPTEMBRE 2017

La rentrée en musique est la dernière commande faite par notre ministre nouvellement nommé, s’appuyant sur le fait qu’une « éducation réussie repose sur la capacité à faire appel tout à la fois à l’intelligence et à l’émotion ». Je ne peux que partager le fait que le pragmatisme n’est pas contradictoire avec l’humanisme, et que la bonne gestion doit laisser une place à l’humain. La musique, source d’émotion passe par l’apprentissage du solfège source de travail ingrat : là aussi la réalité et le rêve se côtoient. Et si la pratique musicale voit son développement dans les solistes, quoi de plus comparable à la vie en société qu’un orchestre ou un chœur, mêlant écoute, coopération et harmonie.

Le métier de chef d’orchestre est donc l’art de faire jouer ensemble des instruments, des pupitres d’instruments ou des ensembles. Un autre métier de chef que je connais mieux est l’art d’harmoniser des professeurs, des équipes pédagogiques ou une communauté scolaire. Pour cela, il faut connaitre sa partition, ne pas jouer de la flûte ni faire comme cela nous chante mais donner le la pour que tout le monde joue de concert, sans mener à la baguette au risque de se faire sonner les cloches.

Alors pour faire une rentrée en fanfare mais sans tambour ni trompette, il vaut mieux déplacer le tabouret que le piano et rester réaliste dans les propositions. Aussi, à la toute fin d’une année scolaire toujours tendue pour bien des raisons, je reconnais avoir lu cette commande de rentrée musicale avec un œil dubitatif. Remobiliser la chorale, créer un partenariat avec une structure extérieure, contacter une banda, faire chanter le personnel, les parents, faire le discours de prérentrée façon comédie musicale… pour une rentrée dont les lignes avaient déjà été tracées, cela paraissait compliqué.

Ainsi, sans vouloir mettre un bémol à l’initiative, la rentrée est toujours ardue à mettre en musique et cette demande supplémentaire n’en facilite pas la construction. J’espère que ma décision ne vous inclinera pas à tirer sur le pianiste et que l’adage disant que la musique adoucit les mœurs restera de mise.

D. Milhorat