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EDITO OCTOBRE 2017

Est-ce les ministres qui agissent comme des ados ou les ados qui agissent comme des ministres ? La comparaison évoquée porte sur la dépose du téléphone portable avant d’entrer en conseil des ministres ou en classe.

Le danger de l’utilisation du téléphone portable vient du risque, pas encore avéré, de la proximité de ces appareils diffuseurs d’ondes avec le cerveau. L’Agence nationale de sécurité sanitaire indique que « les données actuelles issues de la littérature internationale ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur ou immunitaire ». Concernant les effets sur le bien-être (fatigue, anxiété) : « l’effet observé pourrait être davantage lié à l’usage fait des téléphones portables plutôt qu’aux radiofréquences elles-mêmes ». La lutte s’engage donc entre d’une part les scientifiques et leur doute quant à la véracité des risques de l’usage et d’autre part les entreprises et leur certitude sur le gain qu’apporte le téléphone portable sur leur chiffre d’affaires.

Et l’École dans tout ça ? Est-ce qu’elle se « ringardise » en interdisant un objet devenu culte qui est autorisé partout et que chacun utilise quotidiennement ? Sûrement. Mais ne doit-elle pas être le garant de la bonne santé physique et mentale ? En une phrase, la décision n’est pas aussi simple à prendre. Mais un autre pan de la difficulté est soulevé par beaucoup, du politique au dirigeant d’établissement. Les Deschiens en leur temps auraient dit : « 3615 code : comment qu’on fait ».

Aux Molières environ 450 casiers permettent aux 700 ½ pensionnaires de poser leur affaires par demi-journée. Il faudrait y ajouter 800 boites fermées pour ranger en toute sécurité les portables des élèves ou 30 par salle de classe soit plus de 900. Quel budget, quelle organisation efficace, quel risque, quelle garantie… Et surtout comment s’assurer que la mesure soit efficace.

Pour en revenir à la comparaison de départ de mon propos : à votre avis quel ministre est quand même allé en conseil en gardant son portable (caché ?) car il y avait une urgence ? Ya-t-il une personne chargée de contrôler si quelqu’un entre avec son portable dans le conseil ? Y-a-t-il des ministres qui ont 2 portables et n’en déposent qu’un ? Peuvent-ils le garder pour « regarder l’heure » ? Pour ma part, je pense que l’éducation doit primer sur l’interdiction, complexe à mettre en place. C’est vrai pour les élèves…et pour les ministres ?

D. Milhorat