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EDITO NOVEMBRE 2017

Au mois d’octobre, la ville de Rambouillet a organisé une semaine autour de l’autisme afin de faire mieux connaitre la situation de ces jeunes et moins jeunes qui souffrent de ce syndrome. Lors de cette initiative, j’ai assisté à une table ronde où des intervenants nous ont éclairés sur les difficultés, les progrès et les pistes de travail pour comprendre et aider ces personnes. Il y avait dans la salle une majorité de gens touchés dans leur proximité par ces difficultés. Parents, accompagnants, thérapeutes, tous voulaient que les choses avancent à l’image de ce qui peut se faire dans d’autres pays que le notre.

Pour avoir, dans mon parcours professionnel, côtoyé des enfants autistes et leur famille, j’ai pu mesurer la détresse qui pouvait se lire dans leurs yeux face aux difficultés rencontrées. Comment se situe l’École dans ce contexte où la loi de 2005 impose l’intégration dans le « milieu ordinaire » ?

D’abord chacun doit réfléchir à la définition du milieu ordinaire qui laisserait à penser qu’il y a d’un côté le milieu commun et de l’autre le champ du handicap officiel. Il ne faut pas avoir enseigner longtemps pour comprendre que le milieu ordinaire n’est pas si uniforme que cela et que sans rentrer dans ce champ officiel du handicap, les difficultés d’inclusion de certains élèves, défavorisés face aux apprentissages ou socialement, procurent déjà bien des tracas.

Cependant, l’inclusion scolaire doit être une priorité pour ne pas laisser comme ce fut par le passé des élèves sur le bord du chemin, voire dans des hôpitaux capitonnés à attendre que le temps passe.

Mais il y a une chose qu’il faut modifier c’est la façon frontale dont les partenariats se construisent : j’ai senti lors de cette table ronde une telle animosité envers le soi-disant non respect de la loi. La loi fonde les bases de ce qui doit se faire mais il est impossible que la loi en un coup de baguette magique, forme les personnes, forme les esprits, édicte que c’est facile et qu’ « ils » doivent donner les moyens. L’inclusion ne va pas de soi et il faut être capable de lire les freins qu’elle actionne.

Il y a donc encore beaucoup de chemin à faire dans l’acceptation de la différence et divers événements actuels nous le prouvent dans nos sociétés. Alors pourquoi serait-ce plus facile dans une salle de classe où une quelconque différence a toujours engendré des différends ?

D. Milhorat

Le collège Les Molières accueille dans ses murs une ULIS (Unité Localisé d’Inclusion Scolaire) et une UEE (Unité d’enseignement externalisée) dans lesquelles certains enfants ont des troubles du spectre autistique.