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EDITO MAI 2018

« Si l’idée séduit, sa mise en place reste inégale » disait un journaliste dans un article récent. « C’est parfois du bricolage » s’inquiète un représentant syndical national. « L’ambiance est détendue mais studieuse » précise le journaliste en visite dans un collège. Le dispositif « devoirs faits » est donc le sujet de bien des débats et sa mise en place demandée par le ministère, si elle suscite des remarques n’en est pas moins positive pour ceux qui peuvent en profiter.

Même si nous pouvons entendre qu’il faudrait plus d’heures, même s’il faudrait plutôt des enseignants que des assistants d’éducation et personnels du service civique pour l’encadrer, même si les moyens alloués ne sont pas pérennes avec certitude, même si les dispositifs ne sont pas égaux, même si certains élèves ne veulent pas en profiter alors que nous leur proposons… La critique existe et tout n’est pas parfait.

Mais regardons par le bon bout de la lorgnette : après les désistements du début –après tout, c’est une heure de plus à faire et certains élèves n’y sont pas prêts- les élèves, choisis par les enseignants, qui ont adhéré au projet veulent y rester.

La réussite à l’École reste très liée à l’origine sociale et l’impact des « devoirs à la maison » est très favorable à cette réussite. La présence d’un adulte dans une aide individualisée ou par petits groupes apporte à certains de nos élèves les conditions de travail qu’ils ont du mal à trouver en dehors du collège. L’aide apportée, la reformulation personnalisée, le contrôle du niveau de compréhension personnelle, sont fondamentaux et difficile à élaborer dans un classe complète. Les encadrants du dispositif sont unanimes : on ne fait du bon boulot qu’avec un groupe restreint.

Parmi nos 800 élèves, environ 150 pourrait tirer bénéfice du dispositif. Nous en avons un peu plus du tiers d’inscrits mais pour cette soixantaine c’est du positif. Non pas qu’ils deviennent de bons élèves mais qu’ils reconnaissent au collège des personnes qui s’intéressent individuellement à leur difficulté et posent donc une pierre de plus à leur motivation.

Quant à ceux qui ne veulent pas y venir, et que naïvement nous espérons voir, Etienne Douat, sociologue, s’interroge sur leur « sentiment d’infériorité » qui ne les inciterait pas à « se précipiter volontairement pour adhérer au dispositif ». Tout en sachant que nous allons leur reprocher leur « manque de volontarisme ». Rien n’est simple et tout se complique disait Sempé.

D. Milhorat