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EDITO JUILLET AOUT 2018

« A la fin de l’année, les profs ne font plus rien, et les élèves regardent des films et font des goûters ». Cette affirmation dont on ne sait jamais qui la prononce ni sur quelle réalité elle s’appuie, provoque chez le chef d’établissement que je suis quelques élans de mauvaise humeur.

Si nous regardons l’organisation de la fin de l’année au collège, elle se termine par des activités plus ludiques proposées aux quelques élèves qui viennent à la toute fin d’année, c’est-à-dire la semaine de juillet post-brevet. Précédemment, les deux jours de la semaine du brevet sont consacrés aux rendus des livres pour les 4 niveaux avant la fermeture pour cause de centre d’examen. Les derniers conseils ont, eux, lieu la semaine précédente, et finissent donc cette année le 22 juin. Il me parait difficile de prolonger plus longtemps le temps scolaire et son raccourcissement n’est pas le fait de l’établissement.

Mon courroux vient donc de cette affirmation du début de mon propos que je compare avec ce qui se fait réellement et de plus en plus : un accord parental pour abandonner le collège avant l’heure de la sortie. Vous pourriez m’accuser de ne pas être objectif, aussi je vais vous donner quelques exemples qui ne ressortent pas de la caricature mais d’une regrettable réalité.

C’est fin mai que commencent les demandes des élèves relayées par les familles : pour un élève de 3ème « comme il va en pro, il ne vient plus après son conseil de classe », une obligation trop contraignante : « comment je peux faire pour rendre mes livres car je quitterai le collège le…15 juin », devant l’absence d’un élève mi-juin et l’impossibilité de contacter la famille, un de ses amis : « je crois qu’ils sont partis une semaine en …(un pays étranger ) » un autre bien embêté « est ce que je peux donner mes livres à un voisin, car je pars le 19 », en réponse à un appel du service de vie scolaire signalant une absence du matin : « ah oui, on avait oublié de vous prévenir, nous sommes partis en vacances » (je ne peux vous ajouter le bruit des mouettes en fond de communication), plus sélectif : « mon enfant ne viendra plus suivre les cours de telle option à partir du 15 juin puisque de toute façon il ne la continuera pas l’an prochain », enfin plus dans le doute : « jusqu’à quand, il est obligé de venir au collège ? ».

Je vous affirme qu’il n’y a rien d’inventé et que ce choix de l’École à la carte me chagrine. Non pas que les derniers cours de l’année qui se prolongent jusqu’au 20 ou 25 juin selon les années soient les indispensables qu’il ne faut pas manquer mais par un simple respect de la relation entre les enseignants, les élèves et les familles. Je suis le premier à comprendre le mécontentement des familles si un enseignant est trop absent et nous travaillons toute l’année pour qu’il y ait le moins de cours perdus. Cette quête devrait être réciproque et tout le long de l’année…

Après cette humeur chagrine de fin d’année, je voudrais finir sur une note plus positive : cette année s’est terminée dans un climat serein et sans dérapage souvent constaté dans les établissements scolaires. Voir, pour ce que beaucoup considère comme le dernier jour de l’année (le 26 juin), notre journée de l’élégance permettre aux collégiens de se présenter sous leurs meilleurs atours avec le sourire et souhaitant aux adultes qui les croisent de bonnes vacances, c’est plutôt réjouissant.

Aussi je vais en faire de même et souhaiter à tous de bonnes vacances, puis un retour progressif à la réalité scolaire pour aborder la rentrée avec, au moins du côté des personnels, l’envie de continuer à faire grandir vos enfants… jusqu’au bout de l’année.

D.Milhorat