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EDITO OCTOBRE 2018

« Il est interdit d’interdire » scandaient nos murs en mai 68. 50 ans après nous sommes obligés –plus ou moins- de légiférer par l’interdit pour obtenir des résultats sur nos conduites.

Que ce soit en voiture avec les éléments de sécurité, les états du conducteur, les limitations de vitesse, ce qui semble relever du bon sens n’est pas appliqué et le bâton est employé par le législateur pour freiner nos irresponsabilités, y compris pour l’usage du téléphone : usage devenu indispensable à nos vies, faisant disparaitre cabine téléphonique et bientôt ligne fixe.

Certains résistent encore en disant que c’est un objet dangereux pour nos cerveaux, nos équilibres nerveux, mais, façon Don Quichotte, ils luttent avec des seaux contre un raz-de marée. On ne peut le nier : le « smartphone » et ses multi-capacités est un objet du quotidien. Mais comme pour d’autres produits, il est à utiliser avec modération.

Les textes de cadrage pour l’interdiction du téléphone à l’École donnent les précisions nécessaires à l’usage scolaire de ce nouveau « doudou » pour nos ados. Si l’usage pédagogique est accepté de façon dérogatoire, pour le reste c’est « non ». Cet interdit vaut aussi pour les sorties et les séjours hors du foyer dans le cadre scolaire.

En remontant dans mon temps professionnel, je me souviens, lors de nombreux séjours loin des foyers des enfants, avoir constaté entre l’heure de la douche et celle du repas qu’une longue file enflait devant la seule cabine téléphonique du centre d’accueil sans que personne n’y trouve à redire, bien au contraire. La situation actuelle nous inquiète car les enfants utilisent moins leur téléphone pour expliquer aux parents le plaisir de leur séjour que de se jeter sur les réseaux sociaux et échanger à tout va.

Ce comportement, qui est du ressort de l’éducation, devient celui de l’interdit pour être sûr qu’il n’y a pas de déviance. C’est bien dommage et nous devons tous y être attentifs pour retrouver l’idée d’autorisation contrôlée à la place d’interdiction rigide. Même si cela est beaucoup plus chronophage…

D Milhorat.