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Edito Février 2019

La réforme du lycée arrive à grands pas et modifie largement la façon de s’orienter des jeunes en leur demandant de faire des choix tôt dans leur scolarité. Comme toute réforme à l’Éducation Nationale, elle va se heurter à des mouvements de protestation, dénonçant un mauvais choix, et défendant un maintien de quelque chose dont on a combattu l’arrivée quelques années auparavant.

Souvent traités de conservateurs, les enseignants vont devoir pourtant encore une fois adapter leurs modes de fonctionnement à cette nouvelle orientation. Une fois le vent de protestation passé, il va donc falloir s’attaquer à la nouveauté et la nécessité de choisir sera le maitre mot.

Les choix se faisant dès l’entrée en seconde, mais encore plus en 1ère, nous, les formateurs de collégiens, devrons travailler non seulement à diriger vers le bon choix mais aussi à éduquer au bon choix.

Éduquer au choix, c’est d’abord contraindre : il faut avoir goûté la compote de fraise et la compote de poire pour savoir celle qu’on préfère, et pas seulement d’après la couleur ! Apprendre à s’informer, c’est donc le premier travail : connaitre les choix possibles et se connaitre au travers de ces choix.

Ensuite, lorsque ce travail d’introspection est fait, il faut hiérarchiser ces choix en se donnant priorité d’abord aux choix de cœur, ceux qui restent des rêves plus ou moins réalisables. Ensuite ce sont les choix les plus réalistes mesurés à l’aune des capacités. Nous avons donc un devoir d’éducation qui passe par une construction méthodique de tous les éléments qui aident au choix. Il en est de même pour tous les moments où des choix doivent être faits.

En cette période de distribution des moyens pour la rentrée prochaine, nous avons, nous aussi, des choix à faire. Nous avons, nous aussi, à explorer tous les choix possibles pour mesurer ce que chaque décision entraine comme conséquences.

Faire des choix, seul, n’est pas d’une simplicité évidente ; les faire à plusieurs, éclaire le champ des possibles ; les faire à nombreux complexifie la tâche car chacun peut y perdre l’objectivité nécessaire à l’intérêt commun au détriment d’un choix plus personnel. Mais pouvoir faire des choix reste une force de nos démocraties, même si parfois c’est douloureux et complexe.

D. Milhorat