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Edito Mai 2019

Lorsqu’un individu -que je ne me permettrais pas de dénommer "gilet jaune" par respect pour ceux qui ont engagé ce combat face aux difficultés qu’ils rencontraient- s’exprime auprès des policiers en leur demandant de se donner leur propre mort, sans prendre un seul instant de recul face aux personnes qui sont en face de lui, je me demande quel chemin de vie il a pu prendre pour ne manifester aucune retenue quant à celui qui est comme lui.

A une échelle plus quotidienne, lorsque j’entends ce qui peut se dire ou s’écrire sans se mettre à la place de ce que vit celui qui est critiqué, je me dis que nous avons du travail d’éducation à faire.

Et le monde politique, les hommes et les femmes qui nous dirigent, ne sont pas là pour nous rassurer. En effet, à l’approche de ces échéances électorales tant convoitées par bien des futurs élus, des élus, ou des futurs réélus, nous savons que des alliances politiques parfois d’un jour, vont se faire et se défaire avec leur cortège de compliments puis de détestations, parfois parsemés d’injures qui finissent au tribunal.

Face à tous ces phénomènes, nous devons essayer de comprendre et surtout d’expliquer. Je n’ose me mettre à la place des enseignants d’Éducation Morale et Civique, qui doivent montrer ce qu’est la démocratie, la citoyenneté, le respect, et même plus généralement l’empathie, dans ce contexte de critiques acerbes.

Dans la même volonté éducative, notre protocole de lutte contre l’intimidation scolaire dont nous pouvons penser qu’il apporte des solutions, fait appel auprès des élèves à cette même empathie. Un mot qui souvent n’a pas de définition pour eux. Mais le fait de demander à un ado de porter un peu de réflexion sur ce qui se passe chez son coreligionnaire, puis de mieux l’observer dans ce que peut être sa difficulté, enfin de lui apporter un peu de ressentiment, nous montre, par les constats faits, que cette forme éducative est positive.

Notre semaine de la différence, devenue un moment fort du collège, est porteuse de cette volonté de montrer que l’autre, dans sa différence, nous enrichit. Cette semaine, où bien des différences seront montrées, se déroulera dans le courant de ce mois de mai et nous lutterons donc pour que "fait ce qu’il te plait" perde face à "fait ce qui ne déplait pas à l’autre".

D. Milhorat