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Édito juin 2019

Il y a quelques semaines, la presse s’est fait l’écho d’un message d’une principale de collège de Gironde qui s’inquiétait de « l’hypersexualité des élèves », dans un courrier adressé aux parents.

Une fédération de parents d’élèves, la FCPE, lui répondait que c’était à l’École de faire le travail éducatif autour de la sexualité. Préconisant trois séances annuelles d’éducation à la vie sexuelle et affective, elle ajoutait « Il faut que la société protège nos jeunes, sans tabou, en contrôlant mieux les accès aux sites pornographiques".

Quand on rapproche ces propos des résultats d’enquête qui disent que la moitié des adolescents âgés de 15 à 17 ans ont déjà surfé sur des sites pornographiques, on se demande effectivement qui doit faire ce travail éducatif. Ajoutons qu’à l’image des jeux vidéo, la vision de sites pornographiques est addictive.

Nous pouvons donc nous inquiéter de cette immersion précoce, sans éducation préalable et sans barrières car les jeunes, et ce dès le collège, peuvent considérer les pratiques représentées dans les scènes pornographiques comme exemples à suivre. Et la place de la femme dans ces productions est rarement à son avantage.

Maintenant est-ce le rôle de l’École, et que va-t-on lui reprocher si on constate une dérive ? Une fois encore l’École doit sauver notre société de ses déviances. Tout en étant bien trop souvent dénigrés dans nos médias, nos professionnels voient encore une tâche supplémentaire leur incomber et donc une nouvelle compétence à acquérir.

Alors, gardons en tête la célèbre mais anonyme citation : méfiez-vous d’une personne trop compétente, elle risque de manquer d’humanité.

D.Milhorat