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Edito juillet-aout 2019

La fin d’une année scolaire voit s’enchainer les spectacles qui ont fait l’objet d’un travail au long cours durant les 3 trimestres. Ainsi je suis allé assister à la représentation d’un projet où s’articulaient des arts plastiques, de la danse, du chant, du théâtre autour d’un sujet « Langage et pouvoir » qu’une classe de 3ème avait travaillé.

Si la performance peut paraitre simple pour le spectateur féru de spectacle vivant, elle est fortement respectable quant on sait que ce projet s’adresse à une classe, choisie parmi les autres, et donc constituée d’élèves allant du passionné d’arts à celui qui auparavant est passé plusieurs fois dans mon bureau pour s’y faire tirer les oreilles.

Le talent des enseignants dans ce projet est de savoir dégager un rôle à chacun dans un spectacle complet et dont au moment du tableau final on voit le plaisir et la joie des participants, alors que les maitres d’œuvre sont en coulisses. Ils ne peuvent avoir que mon profond respect pour la qualité de leur engagement qui au-delà d’un spectacle, conduit à une réflexion citoyenne.

Un autre challenge est celui du travail choral : car si les élèves sont là des volontaires, la qualité technique est requise. Donnant une petite contribution de présentation au concert des 4 établissements -3 de Rambouillet et le nôtre-, j’ai pu voir ce qui se passait sur scène, derrière le rideau baissé, et face au public une fois ce rideau ouvert. S’il faut reconnaître que quelques frissons ont traversé la salle face à la qualité de ce que nous y voyions et entendions, la fierté d’un chef d’établissement passe par ses moments.

Fierté peut-être mal placée, puisque notre investissement nécessaire dans ce type de projet, ne peut se comparer avec l’investissement sur le long terme des enseignants qui encadraient ce jour là, environ 120 collégiens, dans l’aboutissement de ce programme. J’ai eu le plaisir de pouvoir conclure ce spectacle en disant que je ne savais pas ce que c’était qu’être chef de chœur mais qu’être chef de collège dans ces moments, c’était exaltant.

« Mes » élèves étaient mélangés à bien d’autres, mais une petite flamme « chauvine » me faisait penser que c’étaient eux et leurs professeurs qui avaient donné cette teinte émotionnelle à tout ce concert. Je vous rassure, les 4 constructeurs de ce magnifique édifice n’avaient en face d’eux qu’un chœur et des solistes sans distinguer s’ils appartenaient à l’un ou l’autre des collèges. Chaque enseignant faisait bouger, chanter, se déplacer avec harmonie, cette troupe disparate de grands et de petits, de filles et de garçons, de blonds et de bruns et tous sans exception avaient le sourire, professeurs et chanteurs.

C’est pourtant dans cette semaine de spectacles que j’ai reçu un courrier d’une famille m’informant que devant l’incapacité du collège à faire respecter un certain ordre, elle allait, si possible, inscrire leur enfant dans un collège privé, ajoutant qu’elle avait espéré que nous aurions été meilleurs qu’en Seine-St-Denis.

Alors soyons clairs, je suis fier de ces deux heures de spectacle que j’ai vu : fier des élèves, fier des enseignants et aussi fier des personnels invisibles qui sont venus dans l’ombre donner un coup de main pour la réussite de ces entreprises. Et ils font largement oublier les critiques écrites ou orales que l’École trop souvent essuie.

Je voudrais tant que les compétences construites par les professeurs pour les élèves soient reconnues à leur juste valeur. J’ai entendu un professeur dire à ses collègues, au sujet du concert qu’elle avait vu, qu’elle était fière de travailler avec des professionnels comme eux. Même si elle en doute, nous pourrions lui retourner le compliment puisqu’elle fait partie des maîtres d’œuvre du premier spectacle dont je viens de parler.

Je suis donc fier de tout ce travail produit, et serai comme beaucoup d’entre-nous ravi d’être en repos vers le milieu de ce mois de juillet, avec l’impression du travail accompli.

Je souhaite donc à tous de bonnes vacances et aurai grand plaisir à continuer avec enthousiasme à piloter l’établissement à la rentrée avec tous ceux qui y trouveront le même plaisir et sans s’obnubiler sur des critiques peu empathiques.

D.Milhorat