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Édito octobre 2019

Les enfants ne vont plus jouer dehors. Cette affirmation qui nourrit les médias en ce moment donne bien du grain à moudre à des idées généralistes qui défendent des affirmations pas toujours étayées.

S’ils ne vont plus dehors, est-ce parce que l’urbanisation empêche de trouver des terrains de jeux que le « terrain vague » permettait ? S’ils ne vont plus dehors est-ce parce qu’ils s’enferment face à des écrans et dans des activités statiques ? S’ils ne vont plus dehors, est-ce parce que leurs parents craignent en les sachant dehors –et donc hors de contrôle- qu’ils y fassent des rencontres malsaines avec des gens dangereux ou des produits illicites ?

Il y a sûrement un peu de vrai dans tout cela, mais tous les analystes, sans s’attaquer aux raisons du recul, affirment qu’aller jouer dehors est important. La tâche manuelle, la dépense physique, l’essor de l’autonomie sont des facteurs essentiels du développement de l’enfant et quitter le foyer temporairement contribue à les exercer.

La vie du collégien est scandée par trois moments extérieurs : les deux récréations, du matin et de l’après-midi, et le temps méridien de la restauration. L’équipe de vie scolaire doit parfois batailler –plus encore en hiver- pour que les élèves aillent dehors et affrontent, le climat bien-sûr, mais aussi la recherche d’activités extérieures. Et parfois des parents s’inquiètent qu’effectivement les enfants soient dehors.

Les séjours d’intégration de deux jours aux Hauts Besnières pour les élèves de 6ème sont des moments souvent extérieurs où nous pouvons constater des différences importantes dans la culture de l’autonomie et de la débrouillardise d’un enfant à l’autre.

Et dans le même temps aux États-Unis -mais est-ce encore un exemple ?- on note un grand retour de la « récré » pour les adultes, à grands coups de marelle, de balle aux prisonniers, twister et autres jeux de cour d’école. Cette cour d’école qui peut parfois être un lieu de drame pour les enfants serait aussi un souvenir nostalgique de jeux oubliés. Nous continuerons donc à « mettre les enfants dehors »…mais tout en voulant les garder à l’École !

D. Milhorat