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Edito février 2020

« J’ai fait ça parce que c’était un pari, si je le faisais on me donnait 5 euros » Qu’il s’agisse d’oser dire quelque chose -plus ou moins acceptable- à un adulte, d’oser écrire un nom ou un message sur une copie, ou de collecter le plus d’objets appartenant souvent à d’autres, certains de nos élèves tentent des actions iconoclastes sous la forme de pari.

Ce sont plutôt ceux qui incitent au pari qui sont malins car bien souvent, ils s’adressent à quelques élèves naïfs, ou qui cherchent une reconnaissance, et qui se lancent dans l’acceptation du pari et n’en voient bien souvent pas le gain.

Parier est à la mode : il suffit de voir les publicités télévisuelles, radiophoniques ou à l’affichage pour comprendre que les Betclic, Winamax et autre Unibet ont le vent en poupe en particulier dans le domaine sportif. Nos voisins les anglais sont eux maitres en la matière et engagent des paris via les bookmakers pour tout événement, jusqu’au prénom des enfants de la famille royale.

En France si le PMU et ses paris hippiques existe depuis bien des temps, les paris se développent depuis peu mais très vite. Alors pourquoi, nos enfants ne se lanceraient pas dans ce que les adultes font ?

Et nous voilà donc, nous, encore confrontés à un phénomène de société que nous devrons peut-être un jour inclure dans nos missions et combattre. Si cela pouvait être l’occasion de commenter le célèbre pari de Blaise Pascal et la mesure du risque pris quand on choisit une voie : pourquoi pas !

Moi le premier je parle de « pari sur l’avenir » lorsque j’engage une réflexion sur l’orientation avec un élève et/ou sa famille. J’essaie en effet de faire comprendre que choisir une voie n’est pas l’assurance que cela va marcher mais que notre expérience nous permet de réduire au mieux les risques d’erreurs. Maintenant quand on est joueur, et donc parieur, il arrive que l’addiction prenne le pas sur la raison jusqu’à l’interdiction de jeu qui peut se demander aux instances officielles.

Nous n’en sommes pas là pour nos élèves mais le fait que la naïveté de certains soit source de plaisir pour d’autres doit nous alerter : notre société continuant de se construire en fracturant ceux qui sont forts face à ceux qui sont les plus faibles.

D. Milhorat