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Edito Juin 2020

En cette période où nos actions sont suspendues à ce qui va se passer quelques jours avant, le temps de la décision est bref et demande une réactivité et une adaptabilité importante. Mais comme le disent les mots attribués à Alphonse Karr : « Il vaut mieux se décider pour le mauvais chemin, car on peut ensuite revenir sur ses pas, et en prendre un autre, que de rester comme un poteau au milieu du carrefour ».

La situation si exceptionnelle que traverse le monde, notre pays et donc notre École, implique pour tous les décideurs une analyse et une prise de décision sans pouvoir s’appuyer sur quelques précédents. Nous n’avons pas d’expérience face à ce qui nous arrive.

Alors quand on est dans la position de l’observateur, ou plus encore du critique, il est facile de commenter une décision et de juger si elle est bonne ou pas. C’est plus difficile, quand on doit décider tout en sachant que l’on est sous les yeux de tous ceux qui n’ont pas à le faire, mais attendent.

Même si cette période en aval est stimulante intellectuellement car comme le cite Grégoire Lacroix : « Tant qu’on n’a pas décidé, toutes les options sont possibles. L’indécision est donc un grand espace de liberté ». Le travail d’analyse, de partage de réflexion, de recherche de solutions est en effet un grand champ à défricher, et donc de liberté de penser à tout, et même à n’importe quoi.

Alors, quand il faut enfin opter pour planter dans ce champ défriché, le décideur se retrouve enfermé par force dans le carcan de sa décision. Je pense que le costume de ministre ne doit pas être si facile à porter (l’a-t-il jamais été ?) en ces périodes où tout le monde attend des solutions et saute sur la moindre faille dans le raisonnement. Le chef d’établissement est dans la même configuration, tout en restant dans une nécessaire modestie comparative.

Il faut prendre des décisions pour aborder une période inédite et que tous les acteurs de la communauté éducative attendent.

J’ai la chance, appréciable et appréciée, d’être secondé par des collaborateurs et des partenaires qui m’aident dans ce labyrinthe décisionnel des chemins à prendre et je voudrais ici les remercier pour largement m’aider à ne pas rester le poteau au milieu du carrefour.

D. Milhorat