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Edito novembre 2020

« Nous ne vous empêchons pas de croire, ne nous empêchez pas de penser ». J’ai lu cette réflexion, sur une pancarte, place de la République, lors du rassemblement en hommage à Samuel Paty.

Permettre à chacun de penser, donner des fondations solides pour pouvoir construire sa pensée, comparer les formes de pensée, argumenter pour défendre sa pensée : tant de compétences que se doit de développer l’École.

Le programme de l’EMC (Éducation Morale et Civique) y concourt largement et je vous en donne quelques extraits.

Le débat d’idées : La discussion réglée et le débat argumenté ont une place de premier choix pour permettre aux élèves de comprendre, d’éprouver et de mettre en perspective les valeurs qui régissent notre société démocratique.

L’échange : l’enseignement moral et civique se prête particulièrement aux travaux qui placent les élèves en situation de coopération et de mutualisation favorisant les échanges d’arguments et la confrontation des idées.

Il apparait que cet enseignant, apprécié semble-t-il, avait compris ces objectifs et les faisait poursuivre à ses élèves.

Alors que s’est-il passé dans la tête de son assassin barbare dont l’âge laisse à penser que ses cours d’EMC ne sont pas si loin : a-t-il séché ces cours, a-t-il perdu confiance dans la parole des enseignants, a-t-il été influencé par d’autres instructeurs dont la pensée se serait réduite au point de n’en voir qu’une... ?

Notre devoir, que nous n’allons pas manquer de rappeler, est de cultiver et d’ouvrir l’esprit de nos élèves, de leur donner des compétences pour réfléchir.

Mais, comme la continuité pédagogique s’est affrontée à l’éloignement, le développement éthique se heurte à des ennemis invisibles, ou bien cachés, qui déploient leurs ailes noires par des moyens permanents sur des penseurs fragiles.

Nous allons devoir insister encore sur nos valeurs et sur ce qui fait société, mais nous n’éradiquerons pas qui que ce soit.

Notre mission reste de convaincre la plus grande majorité de la force de nos valeurs et que tout le monde est envie d’aller Place de la République -la bien nommée- pour défendre, sans jugements impromptus, sans volonté médiatique, sans intention électorale, sans partialité bornée, sans amalgame malsain, notre res publica.