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Edito avril 2021

A la fin du mois de mars, notre gouvernement avait choisi de protéger l’École de la pandémie de la Covd-19 en s’obligeant à fermer une classe si un cas de Covid est déclaré. Cette décision complexe, difficile à prendre, l’a été face à une pression de plus en plus grande, à commencer par celle du plus important syndicat d’enseignants. Celui-ci revendique la protection des personnels et celle des élèves.

Je n’ai pas la prétention de savoir ce qui se passe dans tous les territoires mais cette mesure me perturbe au regard de ce qui se passe dans l’établissement que je dirige. En effet l’analyse des chiffres réels de l’évolution de la pandémie que nous tenons à jour scrupuleusement pourrait montrer que les cas Covid que nous avons eu depuis le début de l’année scolaire n’ont jamais été une source de contamination pour la classe à laquelle ils appartenaient.

Et parmi cette quinzaine de cas depuis septembre, beaucoup l’ont déclaré au retour des diverses vacances. Par ailleurs les cas contacts que nous avons eu sont de deux ordres : ceux annoncés par la famille dont l’un des membres est Covid, ou ceux que nous avons déclarés car ils avaient été en proximité d’un cas Covid, en particulier en restauration. Et les évictions que nous avons prononcées ne se sont jamais transformées en cas Covid.

Alors ce qui m’inquiétait dans cette mesure c’est la proportion d’élèves que nous allions mettre en difficulté et qui risquent de lâcher les apprentissages. Nous savons, par l’expérience de l’an dernier, que l’éloignement de la salle de classe a laissé bien des élèves en difficulté et bien des professeurs inquiets aussi. Qui allaient être perdant dans cette décision, les enseignants ou les élèves, ou les deux ?

J’ai appliqué ce nouveau protocole : je ne suis ni compétent, ni habilité à le juger. J’espérais que les personnels, eux aussi bien peu à avoir été contaminés, et toujours en dehors de l’École, n’allaient pas trop pâtir d’une situation déjà bien pénible à endurer. Dans un scénario le plus fou, je m’étais inquiété que moins de 30 élèves -un par classe- pourraient en exclure de l’École près de 800. Et comment organiser tous ces modèles mélangeant distanciel et présentiel ?

Et voilà qu’au moment d’éditer ces lignes, de nouveau, le protocole change radicalement et que de nouveau pour une à deux semaines, nous allons recommencer la continuité pédagogique pour tous, si fragile pour beaucoup. Nous allons réorganiser une nouvelle fois !

A la morosité ambiante s’ajoute la fatigue, voire la tension. J’espère que la rentée en mai n’amènera pas un flot de contaminés qui imposera un…nouveau protocole !

D. Milhorat