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EDITO DECEMBRE 2018

En cheminant dans un dictionnaire numérique de synonymes, nous pouvons constater que la bienveillance mène à la magnanimité qui mène à l’indulgence. L’indulgence vous entraine à la mansuétude qui, elle, vous entraine à la complaisance. Et cette dernière vous conduit à la démagogie.

Il y a donc que très peu d’étapes entre la bienveillance, prônée par les tenants d’une éducation à l’écoute des enfants et la démagogie brocardée par les adeptes de la sévérité.

Les dernières annonces du ministre de l’Éducation sur le plan de protection de l’École ont orienté nos missions vers un contrôle plus affirmé entre les agissements d’un élève et la sanction à lui infliger. Les événements médiatisés de menaces violentes sur un enseignant ont, elles-mêmes, mis en lumière la difficulté qu’un professeur pouvait rencontrer face à la démesure de certains comportements d’élèves.

Si les images et les annonces en retour nous ont valu la visite surprise de notre nouvelle rectrice dans le collège, elles doivent aussi nous obliger à réfléchir sur notre échelle de sanctions et sur des protocoles que nous avons mis en place et qui de l’avis de certains sont bienveillants et pour d’autres sûrement emplis de trop de démagogie.

La notion prégnante d’individualisation de la sanction oblige ceux qui doivent en décider à examiner avec beaucoup d’attention le contexte et les circonstances de l’attitude répréhensible. Un barème strict qui dirait à tel acte, telle sanction ne peut être que trop rigide et ne pas tenir compte de cette demande d’examen individuel.

Il faut donc faire entrer en jeu la situation de l’enfant, son éventuel historique de récidiviste, la demande de la victime d’une sanction, parfois exemplaire, l’environnement familial et surtout la justice et la justesse de la décision au regard des précédentes. Si c’était simple, ça se saurait : la critique est aisée mais l’art est difficile. En la matière, nous travaillons toujours sur le fil du rasoir, sans pour autant vouloir couper les cheveux en quatre.

D. Milhorat