Les enfants de l’an 2000, majeurs maintenant, sont nés avec Internet, ne regardent plus la télévision, n’écoutent pas la radio, ont peu confiance en nos politiques, et vivent avec leur téléphone rivé dans la main, qui les relie en quelques millisecondes au monde entier. Mais quel monde ? Celui de la vérité ou celui du complot, celui du monde réel ou celui des « fake news » ?

Je l’ai déjà dit je ne sui pas un adepte du « c’était mieux avant » mais du « c’était différent ». Il faut que chacun puisse vivre, non pas avec son temps, mais avec le temps présent. L’information relayée par les réseaux mais aussi par la course à « nous serons les premiers à le dire » des télévisions d’infos en continu, manque de plus en plus de vérification qui prend du temps…et donc des auditeurs ou des téléspectateurs.

Et il y a pire : les réseaux sociaux ! Car tout le monde devient journaliste et décrète avec plus ou moins de déontologie ce qui est une information. Un épisode un peu compliqué a ainsi émaillé la « presse locale » au milieu du mois de décembre créant une mini psychose autour d’une camionnette blanche et de mauvaises intentions. La propagation de nouvelles passant par des filtres « mal réglés » fait parfois appel à ce vieux jeu qu’est le « téléphone arabe » -dont l’origine remonterait à la colonisation- où chaque utilisateur déforme volontairement ou pas les mots entendus.

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » -phrase attribuée à Francis Bacon- devient de nos jours « répétez, déformez, il en restera toujours une information ». Notre travail d’enseignant-éducateur est d’apprendre aux enfants le sens critique et la capacité à être suffisamment savant pour pouvoir apprécier la juste valeur des choses. Cependant la technique numérique, source unique de nos ados, est tellement capable de changer un mensonge en vérité que notre capacité à le déceler est mise à rude épreuve.

J’y ajouterai que la dramaturgie du traitement de l’information et la multiplication des annonces alarmantes mais peu vérifiées nous conduit à penser que ce monde ne tourne pas rond…voire qu’il est peut-être plat !!

Mon optimiste naturel me pousse quand même à souhaiter à tous une excellente année 2019, faite de bonheurs partagés, de plaisirs culturels, de réussites méritées…et d’informations vérifiées.

D. Milhorat