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Édito Avril 2020

Comment faire un édito qui ne parle pas de covid-19 ou de confinement, et donc d’un peu d’angoisse et de déprime ? Surtout en ne parlant pas des chaines d’informations qui nous emplissent de chiffres qui n’ont d’intérêt que de nous assommer !!

Mais plutôt en étant positif ! En mettant la loupe sur la qualité du partenariat établi entre les établissements scolaires et les familles ? En regardant les volontarismes dans l’aide apportée à ceux qui en ont besoin ? En écoutant les applaudissements de 20 heures ? En relayant les remerciements des parents que nous recevons régulièrement par mail ? En regardant ça et là les initiatives positives pour retrouver des liens entre personnes ?

Mais aussi en s’amusant de toutes les inventions humoristiques qui fleurissent sur le net pour contrer l’ambiance morose ? En écoutant les initiatives artistiques pour faire profiter chacun de concerts « à la maison » ?

Je préfère parler de tout ce que cette expérience sanitaire inédite va amener comme analyse sur nos sociétés et sur ce qui peut faire que les liens se retissent autour de la réflexion commune sur nos modes de vie.

Cette traversée isolée d’une période dont la durée est encore floue, nous donne à penser que l’archipelisation de notre société n’est peut-être pas inéluctable. Ce phénomène fait vivre des groupes avec leur propre identité et leurs mœurs spécifiques les uns à côté des autres (gilets jaunes, végans, nationalistes, religieux, ultra-riches, migrants…) avec cependant quelques passerelles mais peu de réelles bases communes.

Pouvons-nous nous rameuter face à un fléau qui touche tout le monde sans exception et qui nécessite des actions partagées ? J’aime à entendre que la difficulté que crée la fermeture de l’École engendre l’invention d’autres relations, et pas que numériques.

Ma dernière note d’optimisme ira vers l’équipe de vie scolaire du collège qui, du haut de sa moyenne d’âge autour de 25 ans, réclame de pouvoir contacter tous les ados qui en ont besoin pour les aider. Ils auraient pu profiter de cette période de jeûne dans le travail pour rester « posey » et « OKLM » et ils ont préféré nous tenailler pour qu’ils puissent participer à l’effort commun.

Bravo et merci à eux et à tous ceux qui œuvrent pour la désarchipelisation !

D. Milhorat